L’évaluation ergologique – Ce que les chiffres ne montrent pas

Ingrid Dromard, Octarès, 2023.

Page 29. Dujarrier : distinction entre prestations de services (tâches) et relation de service (postures)

Faut-il prendre position par rapport à l’évaluation quantitative, les indicateurs ? Expliciter le « complémentaire » ?

Deux niveaux de critiques :

  • l’entrée par les chiffres : abstraction, voire déni du travail du vivant, réduit à une échelle.
  • l’utilisation de ces évaluations quantitatives afin de redimensionner les moyens disponibles : alimentation d’une logique budgétaire

Durkheim : jugement de réalité (je m’y suis mal pris) vs jugement de valeur (j’ai fait du bon travail)

Comment dépasser le « on fait de notre mieux » pour des actions qui sont nécessairement ouvertes, une « praxis » (page 42) qui ne se limite pas à la (plus ou moins) bonne application de consignes ou même de savoirs antécédents ?

Elle répète beaucoup le truisme : l’évaluation quantitative ne saisit pas l’inquantifiable. Dans le cas du travail social : focalisation sur « le secours » au détriment du « soutien » (Frédéric Worms, 2012).

Effet pervers : des travailleurs sociaux sont incités à faire du chiffre.

Biais de l’évaluation : on se consacre à ce qui sera évalué, plutôt qu’à ce qui ne peut pas l’être (ou bien pas facilement, ou bien pas toujours, ou bien pas ce coup-là, etc.)

À distinguer : évaluation en soi ; son usage. Elle plaque évaluation quantitative, gestion et restrictions budgétaires, normalisation descendante. Mais on peut imaginer des usages pervers de l’évaluation qualitative (obligation de transparence, injonction à rendre compte, jugements polarisés extérieurs), et des effets positifs de l’évaluation quantitative (ajuster confortablement moyens et besoins).

François Vatin : « Inutile de dénoncer l’avenir désespérant d’une rationalisation intégrale, car celle-ci, par hypothèse, ne saurait advenir. »

Page 131. Bon résumé d’une approche qui se tient, qui converge à la nôtre, mais qui ne va pas bien loin. Je trouve que l’écriture ne lui apporte pas grand-chose, ne la fait pas élaborer conceptuellement. Ça tourne en rond, ça brasse de l’air.

Chapitre 11. Finalement, elle produit l’analyse à la place des personnes. Et ce qui l’occupe dans ce livre n’est pas tant la question de l’évaluation, à partir d’un cas, que ce cas lui-même, le travail social.

Page 206, figure 11 : schéma vs récit !

Page 207. Les débuts de chapitre, avec des tentatives de définition conceptuelle, sont édifiants : ici à propos de l’évaluation.