Roger Daviau, éditions Repas, 2023.
https://www.editionsrepas.fr/catalogue/la-democratie-au-travail
Lectures en tout genre
Roger Daviau, éditions Repas, 2023.
https://www.editionsrepas.fr/catalogue/la-democratie-au-travail
Éloi Laurent, Rue de l’échiquier, 2024
https://www.ruedelechiquier.net/essais/486-cooperer-et-se-faire-confiance.html
Vaut surtout pour la distinction entre collaboration et coopération, ci-dessous. Pour le reste, c’est écrit et pensé trop vite, avec générosité, mais trop peu, à mon gout, de rigueur. Comme il l’écrit en ouverture de sa conclusion, « les êtres humains sont souvent enclins à discourir plutôt qu’à concourir. » (tout de même, un certain sens de la formule). Pourquoi alors écrire en solitaire ? Pourquoi privilégier la contestation du récit technophile, ou de celui de la transition sous la férule des pouvoirs publics ?
Et puis méfiance vis-à-vis d’une approche un brin binaire, même pas dialectique, opposant deux schémas pour l’avenir social : « attrition » vs « renaissance sociale écologique » (pages 76 et 77).
Un bon point : sa vive dénonciation des ravages du numérique sur les relations sociales, les « réseaux sociaux » étant de piètres facteurs de socialisation.
La collaboration, selon son étymologie, vise à « faire ensemble », à partager le plus efficacement possible le travail dans le but d’accroitre la production tout en libérant du temps de loisir. […] La coopération désigne étymologiquement une entreprise commune plus large et plus dense, qui consiste à « œuvrer ensemble ». […]
Cinq différences décisives entre coopération et collaboration :
Comme les cinq doigts de la main, ces cinq qualités propres à la coopération sont reliées entre elles et interdépendantes. La liberté de chercher ensemble sans savoir ce que l’on trouvera suppose l’horizontalité qui favorise en retour la liberté d’échanges entre partenaires ; la pluralité des capacités humaines sera d’autant plus sollicitée que la quête n’a pas d’objet déterminé ; cette pluralité trouvera d’autant mieux à s’exprimer que le temps ne sera pas compté ; plus la coopération se libère de la productivité, de l’efficacité ou de l’efficience, plus elle donne libre cours à la pluralité des capacités humaines ; plus les individus associés sont des partenaires et non des collaborateurs, plus ils engagent pleinement toutes leurs capacités dans l’effort commun. Ces qualités sont chacune et ensemble reliées à la confiance, qui est à la coopération ce que le bras est à la main. La confiance est une force sociale de réduction de l’incertitude, qui joue un rôle minimal dans un processus de collaboration encadré et contrôlé, mais s’avère décisive dans une coopération indéterminée dès lors qu’elle transforme la certitude de la connaissance commune en un risque partagé.