Introduction à la narratologie

Françoise Revaz, 2009.

Distinction entre évènements (phénomènes naturels, explicables par des causes) de l’action (intentionnelle, raisonnée, motivée), mais en continuum lorsque le narrateur anthropomorphisme des agents naturels (l’orage).

À développer : le rapport aux objets (l’appel de mon jardinier), plus ou moins investi affectivement. Idée de consignes : « choisissez un objet de votre travail, et racontez. »

Identifier la personnification (et même plus : la transformation en personnages) de concepts : « la nature se venge ».

Page 72. Genette : distinction entre narration (processus) et récits (produits).

Page 75. « Le récit, c’est la mise en scène de l’homme faisant. »

Page 76. « Les actions » (l’activité plus encore !) sont inaccessibles, sinon par le récit.

Page 80. Relation à la fois causale et temporelle d’un ensemble d’évènements. Le récit travail ou la causalité séquentielle, la séquentialité causale.

Si on veut du récit, rester accroché au fil temporel tout au long de l’entretien ?

Et si je parvenais à capter l’intrigue, la quête d’entretiens ?

Un poème comme récit ? Demain dès l’aube, je partirai. À l’enterrement d’une feuille morte, deux escargots s’en vont.

Page 119. Une recette (une procédure à suivre) n’est pas un récit parce qu’il y manque le risque de ne pas faire ce qui est prévu. Ou alors il y a des options, mais toujours face aux accidents prévisible). Une recette relève de l’anticipation, de la description de tâches et non du récit du réel. Nous partons à la collecte de l’inattendu, de l’identifiable, parce que c’est ça le travail. Et on le raconte (on l’évoque, fait ressentir, on cherche l’affecte pour entretenir le raisonnement) parce qu’il ne s’explique pas.

Page 126. Citation de l’abbé Bateux, à propos de la Poétique d’Aristote.

On prend la main non seulement sur la parole orale du raconteur, en prétendant dire mieux (du point de vue du lecteur) ce qu’il voulait dire, mais aussi sur son activité, en montrant (pas en expliquant) la dynamique du nouement et dénouement, la confrontation du travailleur à des obstacles, parce qu’on a analysé son travail.

Un récit a forcément une fin, une résolution : il ne s’agit pas de traiter la situation sur le mode échec ou réussite, vrai ou faux, mais sur un mode qualitatif : où en est-on ? Ou s’est-on déplacé ? Ce qui laisse aussi ouverte la suite.

Page 191. Double dimension du concept d’intrigue :

  • Ce qui est intrigant (discordant) : les imprévus, l’incertain, le déroutant
  • Ce qui configurant (concordant) : la mise en ordre, la cohérence

Le travail peut rater, parce qu’il est imprévisible : c’est-à-dire qu’il est toujours plus ou moins raté ! La quête n’est jamais aboutie (le travail devenu parfaitement sécure, sans risque ; l’apprenti devenu professionnel).

Intérêt propre du récit : aussi l’ancrage à la réalité, pas seulement un prétexte à des considérations générales, conceptuelles, mais ayant de la valeur en soi. Donner de la consistance à l’idée de singularité.

Guénancia : devenir sujet, c’est devenir « un sujet impartial, désintéressé vis-à-vis de soi-même : c’est raconter ses souvenirs, non pas comme s’ils étaient des propriétés exclusives, mais comme le résultat d’un jeu permanent entre des possibles. »

Prendre au sérieux la difficulté à recourir aux récits, par exemple à l’occasion du rapport d’activité