Michael Finkel, 2017. Jean-Claude Lattès 10-18, 2017
Un livre simple, comme un long article de magazine. Du bon travail de journaliste, qui sait prendre le temps de raconter, de présenter ses personnages, de planter un décor, d’exposer les éléments d’une enquête. C’est prenant à souhait, sans excès de faux suspense, sans voyeurisme, sans excès d’implication personnelle ou au contraire de point de vue surplombant. Le journaliste se met en scène, parce qu’il fallait aussi cette insistance pour trouver le contact avec son interlocuteur.
Et quel sujet… Il n’exagère sans doute pas en présentant Christopher Knight comme un cas extrême d’ermite, par la durée de son isolement, la radicalité de son choix, sa persévérance. Du moins parmi les ermites connus, puisqu’ils sont, souvent, très discrets. Mais peut-être pas : se retirer du monde est encore une façon de se mettre en scène. L’isolement social de Knight est d’ailleurs relatif : d’abord parce qu’il vit tout de même grâce au travail des autres, en consommant ce qu’il trouve dans les bungalows ; parce qu’il a tout de même des livres, une radio, de quoi rester relié à la culture humaine, à la vie de son temps.
Ça donne à penser sur l’intensité des relations humaines dans notre monde contemporain : est-ce qu’on n’en fait pas un peu trop ? Directement, ou bien par l’intermédiaire des choses ?
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