Jean Barois

Roger Martin du Gard, 1913. Gallimard La Pléiade, 1955.

Littérature philosophique, ou philosophie littéraire : dans les deux options, une écriture de grande qualité. Sans doute que le format Pléiade y contribue. Il donne un certain cachet au texte, on le lit avec d’emblée une certaine considération respectueuse.

Roman théâtral, ou théâtre romancé : beaucoup de dialogues, de tirades même, pour exposer des conceptions de la vie, du destin, de la science ; des croquis préalables de personnages qui interviennent sur scène ; des interruptions dans le dialogue sur un mode didascalies ; et puis des courriers de correspondance entre les protagonistes.

Beaucoup d’emphase, d’intensité posée par les personnages : la vie est effectivement dramatique, en l’occurrence portée par des engagements idéologiques, qui déterminent les choix d’existence. Martin du Gard semble opiner du côté des conceptions positivistes. La (re) conversion tardive de Barois, malade, est motivée par l’effroi du crépuscule final bien plus que par un raisonnement muri. Comme s’il avait trop investi dans l’argumentation rationaliste au cours de sa vie pour n’avoir plus que la ressource de son intuition à l’issue de son parcours. C’est bien tout ce que montre l’ensemble du récit : les hommes agissent d’abord par passion, s’engagent et s’exposent, puis justifient après-coup leurs actes à grand renfort de certitudes toujours définitives.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Barois

https://www.cairn.info/revue-cliopsy-2014-2-page-91.htm

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