Pascale Jamoulle, La Découverte, 2021.
https://www.editionsladecouverte.fr/je_n_existais_plus-9782348065101
Le long récit initial d’une situation d’emprise, d’une mère puis de sa fille, dans des contextes familiaux ou politiques, au Chili puis en France m’a paru plus intéressant, plus évocateur de la complexité des situations que les longs développements qui suivent, avec un degré de généralité assez important. Et ce terme, emprise, ne me parait pas très opératoire pour des situations trop singulières. Je ne vois pas bien ce que le travail de conceptualisation à postériori apporte. S’il s’agit avant tout de décrire, autant accorder toute son attention au récit, en le déployant sous toutes ses facettes. Sinon quoi d’autre ? Agir ? Mais une personne « sous emprise » qui serait suffisamment avancée dans le processus pour l’évoquer auprès d’un psychologue l’est-elle encore ? Et si elle n’y est plus, à quoi bon qualifier ainsi le processus ? Pour elle-même, dans une perspective de mise à distance ? En l’occurrence, j’ai comme l’impression d’un élément de diagnostic au service du diagnostiqueur : voilà, j’ai compris ce qui vous arrive.
D’autres questions en friche : peut-on historiciser ces phénomènes ? Comment varient-ils selon les contextes sociaux, culturels ?