Le cartographe des absences

Mia Couto, Éditions Métailié, 2022.

Peut-être trop difficile pour moi ? Trop sombre, sur des histoires de massacre, de répression, d’oppression policière ? Ou au moins à lire attentivement, pas comme un livre de chevet. À reprendre ?

Le Cartographe des absences

https://www.lemonde.fr/livres/article/2022/12/04/le-reve-mozambicain-de-mia-couto_6152904_3260.html

Babel-ville

Joseph Bialot, Gallimard Folio policier, 2002.

Est-ce que c’est un polar plutôt moyen, ou bien moi qui me lasse des polars ? C’est plutôt bien écrit, il y a en tout cas de la recherche dans l’écriture pour évoquer une ambiance, des lieux, brosser quelques portraits de policiers, de concierge, de gens ordinaires. Il est bien sûr sympathique de reconnaitre des lieux, d’accompagner l’auteur dans un territoire familier. Toujours est-il que je ne me suis pas pris au jeu de l’intrigue, que l’envie de percer le mystère n’a pas suffi à me faire tourner les pages jusqu’au bout.

https://www.babelio.com/livres/Bialot-Babel-ville/89594#!

Jean Barois

Roger Martin du Gard, 1913. Gallimard La Pléiade, 1955.

Littérature philosophique, ou philosophie littéraire : dans les deux options, une écriture de grande qualité. Sans doute que le format Pléiade y contribue. Il donne un certain cachet au texte, on le lit avec d’emblée une certaine considération respectueuse.

Roman théâtral, ou théâtre romancé : beaucoup de dialogues, de tirades même, pour exposer des conceptions de la vie, du destin, de la science ; des croquis préalables de personnages qui interviennent sur scène ; des interruptions dans le dialogue sur un mode didascalies ; et puis des courriers de correspondance entre les protagonistes.

Beaucoup d’emphase, d’intensité posée par les personnages : la vie est effectivement dramatique, en l’occurrence portée par des engagements idéologiques, qui déterminent les choix d’existence. Martin du Gard semble opiner du côté des conceptions positivistes. La (re) conversion tardive de Barois, malade, est motivée par l’effroi du crépuscule final bien plus que par un raisonnement muri. Comme s’il avait trop investi dans l’argumentation rationaliste au cours de sa vie pour n’avoir plus que la ressource de son intuition à l’issue de son parcours. C’est bien tout ce que montre l’ensemble du récit : les hommes agissent d’abord par passion, s’engagent et s’exposent, puis justifient après-coup leurs actes à grand renfort de certitudes toujours définitives.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Barois

https://www.cairn.info/revue-cliopsy-2014-2-page-91.htm

Requiem

Gyrðir Elíasson. La Peuplade, 2022.

Touchant parce tout ce qu’il laisse deviner au lecteur (ce que j’ai mis du temps du moins à lire) : le glissement dans la folie, quand l’obsession de noter (écrire, tenter de saisir en notes musicales les sons qui captent son attention) tourne à la manie pathologique, à la coupure du monde par l’enfermement dans un carnet. Le voisinage est peu encourageant, la chaleur humaine ambiante à la hauteur des températures de l’été islandais, et les relations professionnelles factices du publicitaire peu engageantes. Reste la musique.

https://lapeuplade.com/archives/livres/requiem

https://www.lemonde.fr/livres/article/2022/02/10/jacques-aumont-laure-de-chantal-yann-diener-avrom-moshe-fuchs-maja-thrane-les-breves-critiques-du-monde-des-livres_6113192_3260.html

Jean-Luc et Jean-Claude

Laurence Potte-Bonneville. Verdier, 2022

L’écriture d’abord intrigue, attire l’attention, mais je me suis rapidement lassé de jouer aux devinettes. Pourquoi pas.

Cf. sur le site de l’éditeur.

https://www.lemonde.fr/livres/article/2022/08/25/laurence-potte-bonneville-jean-claude-mourlevat-sarah-winnemucca-les-breves-critiques-de-la-rentree-litteraire_6139040_3260.html

L’ange sur le toit

Russel Banks, 2000. Actes Sud, 2001.

Certes, c’est bien écrit, dans un style très identifiable (à quoi ?), et très efficace. Certes, les personnages sont touchants, crédibles, contemporains. C’est peut-être le problème : faire de la littérature dans un monde un peu médiocre…

https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/lange-sur-le-toit

https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/980

Utérotopie

Espedite. Actes Sud, 2023.

Une très belle langue, ravissante et effrayante à souhait. C’est inhumain·e, caustique, comme un machine rongée par les acides.

https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/uterotopie

https://www.lemonde.fr/critique-litteraire/article/2023/03/23/raul-brandao-claude-burgelin-christophe-donner-agnes-mathieu-daude-les-breves-critiques-du-monde-des-livres_6166750_5473203.html

https://www.quoideneufsurmapile.com/2022/12/uterotopie-espedite.html

Une année à la campagne

Sue Hubbel, 1983.

Un très beau récit, par l’humilité, la capacité d’émerveillement et l’humour de son auteure. S’étonner, toujours, et rechercher alors les sources d’étonnement, dans le minuscule comme dans les grandes considérations.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Une_ann%C3%A9e_%C3%A0_la_campagne

https://www.lemonde.fr/archives/article/1988/11/04/les-emerveillements-de-la-dame-aux-abeilles_4115292_1819218.html

https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2016/11/e608063447e4f633f64491221bf55b8c.pdf

Dans la maison au cœur de la forêt profonde

Laird Hunt, 2018. Actes Sud, 2022.

In the House in the Darks of the Woods

Une belle écriture, envoutante, sur le fil du roman d’aventures sylvestre et du conte. De belles histoires de femmes puissantes, terriblement vivantes.

https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/dans-la-maison-au-coeur-de-la-foret-profonde

Pièce rapportée

Hélène Lenoir. Les éditions de Minuit, 2011.

De l’importance des téléphones, et même des messageries électroniques dans les relations interpersonnelles contemporaines. On (les personnages de ce roman) se parle rarement en direct. On se laisse des messages. On parle dans le vide, et alors un peu à soi-même. L’intrication avec des passages au monologue intérieur fonctionne bien : on est toujours un peu seul dans sa tête, seul avec ses mots. Seul avec les idées qu’on se fait d’autrui.

On vit dans le très présent, au fil des informations en direct. On ne supporte pas l’attente, l’incertitude. On subit l’irruption de l’imprévu. Mais on vit aussi avec des fantômes du passé. Des non-dits dont on ne cesse de parler. Des questions ouvertes comme une plaie qui ne cicatrisent pas. Il y a un évènement, qui fait débuter le récit, mais pas de fin, pas de clôture.

https://www.lemonde.fr/livres/article/2011/09/08/helene-lenoir-a-huis-clos_1569251_3260.html