Croire. Sur les pouvoirs de la littérature

Justine Augier, Actes Sud, 2023.

Soit très général, soit très personnel, et toujours prétentieux (généreux partage de son carnet de citations : regardez comme je lis beaucoup !)

https://www.actes-sud.fr/croire

https://www.lemonde.fr/livres/article/2023/01/05/croire-de-justine-augier-le-feuilleton-litteraire-de-tiphaine-samoyault_6156731_3260.html

Roméo et Juliette

William Shakespeare, 1597. Texte français de Olivier Py. Actes Sud Papiers, 2011.

La traduction est audacieuse par le recours sans vergogne au registre de soudard (« Si tu cherches la merde, tu vas la trouver ! », « Petit con, fous le camp !»). Mais aussi : « Si ma main est indigne de ce sanctuaire / Mes lèvres rougissantes / Comme des pèlerins, vont faire oublier / Ma brutalité, par la douceur d’un baiser ».

À comparer avec Yves Bonnefoy ?

https://www.actes-sud.fr/catalogue/theatre-arts-du-spectacle/romeo-et-juliette

L’ange sur le toit

Russel Banks, 2000. Actes Sud, 2001.

Certes, c’est bien écrit, dans un style très identifiable (à quoi ?), et très efficace. Certes, les personnages sont touchants, crédibles, contemporains. C’est peut-être le problème : faire de la littérature dans un monde un peu médiocre…

https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/lange-sur-le-toit

https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/980

Utérotopie

Espedite. Actes Sud, 2023.

Une très belle langue, ravissante et effrayante à souhait. C’est inhumain·e, caustique, comme un machine rongée par les acides.

https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/uterotopie

https://www.lemonde.fr/critique-litteraire/article/2023/03/23/raul-brandao-claude-burgelin-christophe-donner-agnes-mathieu-daude-les-breves-critiques-du-monde-des-livres_6166750_5473203.html

https://www.quoideneufsurmapile.com/2022/12/uterotopie-espedite.html

Dans la maison au cœur de la forêt profonde

Laird Hunt, 2018. Actes Sud, 2022.

In the House in the Darks of the Woods

Une belle écriture, envoutante, sur le fil du roman d’aventures sylvestre et du conte. De belles histoires de femmes puissantes, terriblement vivantes.

https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/dans-la-maison-au-coeur-de-la-foret-profonde

Le charme discret de l’intestin

Giulia Anders, Actes Sud, 2017

De la bonne vulgarisation scientifique, mais qui en dit peut-être plus long sur l’épistémologie de la science moderne qu’un traité savant : la biologiste assume, avec entrain, de raconter la digestion avec force personnages (les sucs, les bactéries, les différents organes) et péripéties (le dialogue des deux sphincters pour l’expulsion de matière fécale, avec Monsieur Cerveau à l’arrière-plan). Chaque acteur a son rôle, chaque organe, microorganisme ou molécule a sa fonction, constituant une trame narrative où pénètre la part de tarte aux fraises, pour en ressortir digérer. On dévoile les astuces (le trou de l’œsophage dans l’estomac un peu décalé), on s’apitoie sur les êtres méconnus ou délaissés (les amygdales, l’appendice) pour leur redonner leurs lettres de noblesse, leur place dans l’histoire.

La métaphore principale me semble rester celle du mécanisme : des emboitements de processus, le traitement algorithmique des aliments, avec quelques ratés nécessitant l’intervention du mécanicien. L’usine cellulaire, mais sans pousser l’anthropomorphisme jusqu’à la culture de l’organisation, son investissement symbolique. Elle aborde, par la bande, la dimension disant psychologique, symbolique de ce qu’on « digère » plus ou moins bien (page 103 : l’inconscient, c’est l’organique sans sensation directe).

Du ravage de la notion de greffe : les organes sont-ils vraiment interchangeables ? Ou encore de l’approche médicamenteuse : on administre un même produit à l’ensemble du corps.

De l’unité corporelle : un seul système digestif, qui définit un individu. Rappel sur le développement embryonnaire (pages 20 et 21) : agencements de trois tubes (système sanguin, nerveux et digestif).

https://www.actes-sud.fr/catalogue/sciences-humaines-et-sociales-sciences/le-charme-discret-de-lintestin