Oliver Sacks, Seuil, 2018
Compilation d’articles, à vocation conclusive d’une carrière consacrée à bien des thèmes variés.
Vitesse
Il n’emploie pas l’expression, mais on pourrait dire « temps subjectif » : celui du moustique qui bat très vite des ailes, qui vit quelques heures, est très différent de celui de l’arbre, qui croit imperceptiblement, enchaine les quatre saisons par dizaines. Un être humain est incapable de voir les battements d’ailes du premier, et pas plus la croissance de la feuille du second (du moins sans artéfact photographique ou cinématographique. L’écoulement du temps est d’abord une sensation produite par les organes dont nous disposons, relativement stable d’un individu à l’autre (cas extrême : Parkinson, en ralenti, et syndrome de la Tourette, en accéléré), mais avec des écarts importants d’une espèce à l’autre.
« Trouver le temps long » ou bien « ne pas voir le temps passer » sont des appréciations subjectives, ancrées corporel allemand (physiologiquement, double point de vue du biologiste), variables au cours de la vie d’un sujet, mais relativement synchrones entre individus vivant à proximité, en relation.
Quelle grammaire de « d’autres substances (les agents dépresseurs) inhibent la pensée le mouvement : elles plongent dans un brouillard dense et opaque. » ?
Les autres chapitres sont beaucoup moins ébouriffants, même le chapitre éponyme. Un peu touche-à-tout, mais qui manque tout de même de socle épistémologique et philosophique solide, consistant.
https://www.seuil.com/ouvrage/le-fleuve-de-la-conscience-oliver-sacks/9782021177664