Vincent de Gaulejac. Odile Jacob, 2020.
Un peu facile (mais une idée à reprendre ?) : poser une métaphore évocatrice (le nœud qui se noue, puis qui est dénoué, ça marche depuis Alexandre le Grand), puis résoudre le problème par la métaphore (promesse du titre). Mais qu’est-ce qui prouve que ce qui était noué est à présent dénoué ? Il est courageux, et puis simplement indispensable, de tisser considérations psychologiques et sociologiques pour tenir un propos un peu consistant sur les trajectoires subjectives. Le concept de « nœud sociopsychique » est quand même un peu mou, en tout cas fourretout, faute peut-être de l’explorer, de l’aiguiser, de le rendre opératoire.
La conclusion est aussi ambitieuse : à partir d’un débat entre Bourdieu et Freud, de Gaulejac tente d’esquisser une démarche de déprise des déterminismes sociaux par le sujet qui dépasse la simpliste « prise de conscience ». La psychanalyse ne verse pas dans la naïveté de rendre conscient l’inconscient, et pas plus la sociologie bourdieusienne de prendre la main sur son habitus. Mais là aussi, poser clairement le problème n’avance guère sa résolution. Une autre voie, me semble-t-il : centrer le questionnement sur l’activité, et alors le collectif qu’elle implique, plutôt que sur le sujet, même pris dans le monde.