Pièce rapportée

Hélène Lenoir. Les éditions de Minuit, 2011.

De l’importance des téléphones, et même des messageries électroniques dans les relations interpersonnelles contemporaines. On (les personnages de ce roman) se parle rarement en direct. On se laisse des messages. On parle dans le vide, et alors un peu à soi-même. L’intrication avec des passages au monologue intérieur fonctionne bien : on est toujours un peu seul dans sa tête, seul avec ses mots. Seul avec les idées qu’on se fait d’autrui.

On vit dans le très présent, au fil des informations en direct. On ne supporte pas l’attente, l’incertitude. On subit l’irruption de l’imprévu. Mais on vit aussi avec des fantômes du passé. Des non-dits dont on ne cesse de parler. Des questions ouvertes comme une plaie qui ne cicatrisent pas. Il y a un évènement, qui fait débuter le récit, mais pas de fin, pas de clôture.

https://www.lemonde.fr/livres/article/2011/09/08/helene-lenoir-a-huis-clos_1569251_3260.html