La société ingouvernable – Une généalogie du libéralisme autoritaire

Grégoire Chamayou. La Fabrique, 2018

Page 165. La responsabilité sociale des entreprises est le pendant de l’irresponsabilité des instances publiques : c’est en tout cas à comprendre dans les rivalités (relatives) entre bureaucraties publiques et privées. Le « droit doux » (soft law), c’est-à-dire non contraignant, incitatif, va de pair avec des pratiques managériales dures : la sous-règlementation des emplois se paie cher pour les salariés.

Page 167 : « On n’accuse pas un castor d’interférer avec la nature quand il débite un arbre pour construire un barrage. »

Conclusion : idée essentielle, mais finalement ouverture à explorer plutôt que bilan de l’ouvrage : la réaction néolibérale n’est pas tant dirigée contre l’État-providence que contre la faillite de celui-ci à contrôler les mouvements sociaux des années 60 et 70. Les « libéraux » ne réclament pas moins d’État, mais s’occupe d’un État plus performant dans le contrôle des populations et la défense des intérêts des multinationales.

https://journals.openedition.org/lectures/34108