Mathieu Arnoux, Albin Michel, 2012.
Il y aurait une histoire sociale à écrire du travail qui ne soit pas seulement production de « ressources » à partager entre classes dominantes, qui ne se réduise pas à son produit, et même au surproduit indispensable à la superstructure des civilisations ; qui ne réduisent pas les serfs, les esclaves, les artisans à des exploités, agents certes de la production, mais telles des machines (fantasme aristotélicien), c’est-à-dire sans paroles, sans autonomie, sans marge de manœuvre propre par leur travail (qui ne surgissent alors dans l’histoire que par la révolte).
Biais considérable des sources (scripturales, et alors exclusivement le fait des dominants, ou archéologiques, mais alors sans accès à la parole de ceux qui vivaient la).
Travers terrible de la conclusion du Manifeste : « les prolétaires n’ont que leurs chaines à perdre. » Mais comment peut-on travailler enchainés ? Idem pour l’Internationale : « nous ne sommes rien, soyons tout. » Seulement des slogans, certes, mais tout de même…
https://www.albin-michel.fr/le-temps-des-laboureurs-9782226209092
https://journals.openedition.org/crmh/pdf/13043
https://www.lemonde.fr/livres/article/2012/10/18/comment-le-paysan-devint-un-heros_1777069_3260.html